Synopsis :

« Un homme disparaît après une dispute conjugale. La police lance des recherches. Dans l’angoisse de l’attente, les souvenirs refont surface dans l’esprit de sa fille, Angélique. Souvenirs de l’Algérie des années 1961 et 1962, où la guerre sous toutes ses formes provoque un séisme familial. Peur des attentats, mais aussi moments d’insouciance et de partage avec la soeur de coeur d’Angélique, Djamila. Le récit alterne deux temporalités, entre l’enquête sur la disparition du père et le vécu algérien chaotique d’Angélique, apportant émotion et suspens ».

 

Mon avis :

J’ai d’abord accepté de lire La solitude des enfants sages parce que « les évènements » racontés dans ce livre font échos à un pan de mon histoire familiale. Mes grand-parents paternels étaient des français nés en Algérie ou plus communément appelés des Pieds Noirs. Le samedi ou le dimanche midi, nous aimions partager un repas souvent composé de Chachouka, d’omelette oranaise et de poulet aux olives façon tajine. Il n’était pas rare que pour le dessert, mon grand-père serve des fruits déguisés. Toutes ces recettes me mettent encore l’eau à la bouche ! Ils ne sont malheureusement plus de ce monde pour confirmer ce que je suis en train d’écrire mais je pense que ce couple bienveillant a su conserver des habitudes acquises au Maghreb tout en acceptant courageusement de repartir à zéro dans le sud de la France.

Ce texte fut assez difficile à lire pour moi car mon papa avait cinq ans lorsqu’il a quitté sa ville de naissance : Casablanca au Maroc. A peu de choses près, il aurait pu lui aussi, raconter ses souvenirs comme le fait celle que j’ai surnommé affectueusement Angèle. J’ai aimé son caractère. Lorsqu’en 2010, elle doit porter main forte à sa mère suite à la disparition suspecte de son père, elle fait preuve d’un grand calme. Ce retour au domicile parental dans le Beaujolais, lui permet de se remémorer des moments forts en émotion à Sebdou au début des années 1960. Elle a sept ans à l’époque. Le langage enfantin qu’elle utilise pour décrire un quotidien rythmé par les attentats, les disputes incessantes de ses parents et l’incompréhension que suscite sa passion pour la lecture, apporte une touche d’innocence à un livre qui rend hommage aux survivants de cette guerre civile dont personne ne semble guérir vraiment.

Curieusement, je termine cet ouvrage en ayant le coeur léger comme si j’avais passer du temps avec « Soso » et « Gigi »… Ma prochaine lecture sur le sujet s’intitule : Juifs d’Algérie hier et aujourd’hui – Mémoires et identités par Joelle Allouche-Benayoun et Doris Bensimon édité il y a longtemps par la Bibliothèque historique Privat.

 

(Date de sortie : 16 mars 2017
Éditeur : La Cheminante.

Collection : ROMAN. 248 pages
20€
Site internet : http://www.lacheminante.fr).